«Un journaliste d’investigations ne se revendique pas sur la place publique» (Tribune de Lionel Ipakala)

Un journaliste d’investigations ne se revendique pas sur la place publique, mais se remarque par la qualité de ses conclusions et recherches.
Qui est journaliste d’investigations?
J’aimerai a priori rappeler quelques notions dans le souci d’éclairer davantage l’opinion sur cette question et je vous en remercie. Il s’agit d’établir la différence entre un professionnel de médias et un journaliste. Dans le cas d’espèce, ici je reviens sur la problématique de «moutons noirs» qui nuisent la noblesse du métier de journalisme en RDC avec l’emploi abusif de certaines qualités du métier.
Vous conviendrez avec moi ici, qu’on ne parle pas d’un professionnel des médias d’investigation, mais plutôt d’un journaliste d’investigation. Pour répondre à cette préoccupation, il faut noter qu’il faut au préalable, être un journaliste passé par le banc ou une école de formation des journalistes. Il faut un cursus pour se prévaloir de cette qualité : détenir une licence en sciences de l’information, en option journalisme. En trois ans post-bac à l’université, une licence pro journalisme, en 1 an après un bac+2, dans une université, un bachelor, en trois ans post-bac dans une école privée en journalisme. L’investigation n’est pas à confondre avec un reportage en profondeur. Bref, l’investigation tire son fondement d’un seul mot : la recherche de la Vérité.
Ainsi donc, le journalisme d’investigations peut se concevoir comme un genre journalistique caractérisé par la durée de travail sur un même sujet au travers des recherches approfondies, de la consultation de plusieurs sources, de plusieurs spécialistes du sujet et des témoins avec comme finalité, la découverte de la vérité sur des faits inédits.
Sa mise en œuvre implique une certaine indépendance vis-à-vis des pouvoirs politiques ou économiques, et une résistance à la tentation d’audimat ou à la course à l’exclusivité. Il y a pour cela des techniques et procédures journalistiques d’enquête scindées en plusieurs étapes.Il s’agit là de tout un cours, que ça en Atelier de la presse ou de la radio-télévision en 3e graduat en sciences de l’information et de la communication.
Est-ce qu’un journaliste d’investigations peut se dévoiler en public à haute voix?
Un journaliste fut-il d’investigation ou d’information, doit s’identifier dans l’exercice de ses fonctions, parce qu’il n’opère pas comme un flic sensé de fois dissimuler sa qualité dans le cadre de sa fonction. En effet, un journaliste d’investigations est une qualité qu’on ne revendique pas sur la place publique. Il se remarque par la qualité des conclusions et de ses recherches. À titre d’exemple, permettez-moi d’évoquer l’affaire Watergate aux USA qui a conduit à la démission d’un président américain.Les exemples sont légion.
Tout journaliste, fût-il un chroniqueur, du grec chronos qui veut dire : le temps, c’est -à-dire, qui se spécialise dans l’évolution d’un domaine donné, sport, économie, art, science, journaliste d’investigations, journaliste -reporter et que sais-je, ne peut se confondre à un flic ou à un agent secret. Seules, les méthodes d’exercice du métier créent la différence.
Le journalisme de filtration consiste quant à lui, à obtenir des informations dans bien de cas des scoops, mieux, l’exclusivité en s’infiltrant dans un système ou dans un milieu. Il peut s’agir également d’avoir des informateurs dans des institutions ou zones susceptibles de faire fuiter des données à caractère confidentiel aux journalistes. Le journaliste de filtration est très différent à des années lumières du journaliste d’investigations qui consiste à émettre des hypothèses et à les vérifier. Le journaliste de filtration, avons-nous dit, ne suit pas les méthodes du journalisme d’investigations.
Dans bien de cas, plusieurs journalistes ou professionnels des médias publient des articles qui relèvent du journalisme de filtration que du journalisme d’investigations. Dommage que la loi dans notre pays souffre encore d’une bonne application. Si non si le délit de presse était réellement pénalisé, j’ose croire que nos tribunaux seraient remplis de ce genres de dossiers.
Ils peuvent tous les deux émettre des scoops. Voilà un des points communs. Nous nous devons d’éviter de faire l’amalgame entre un Journaliste ou professionnel des médias qui fait des reportages en profondeur et un journaliste d’investigations qui du reste n’est pas à confondre avec un journaliste de filtration. Je tiens à éclairer l’opinion sur des concepts employés à tort et à travers dans la presse congolaise. Notre vœu est de voir naître ce genre journalistique en RDC; tout autant, je vous assure que l’environnement et les moyens font défaut à notre presse à la sauvette qui vit au jour le jour. Il faut beaucoup de temps et beaucoup de moyens au journaliste d’investigations pour mener à bon port ses enquêtes.