Kongo Central : les forces vives du secteur de Boko dénoncent les cessions anarchiques des terres

Les forces vives de Bandibu du secteur de Boko, territoire de Mbanza-Ngungu au Kongo Central, dénoncent les cessions anarchiques des terres par un groupe d’individus véreux qui se recrutent parmi les magistrats, avocats et autorités politico administratives.
À travers leur lettre adressée au chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi, ces forces vives de Bandibu sollicite l’intervention du magistrat suprême afin que cessent ces pratiques qui risquent de troubler l’ordre public.
«Excellence Monsieur le Président, Nous, membres des forces vives des BANDIBU du Kongo Central, regroupés au sein d’un collectif constitué par les ressortissants du Secteur de Boko, venons très respectueusement nous adresser à travers la présente correspondance auprès de votre haute autorité pour dénoncer un fléau qui gangrène actuellement notre société, celui des cessions anarchiques de nos terres par des inciviques en marge de la loi et de la coutume Kongo», lit-on dans cette lettre qui porte la signature de sa Majesté Ntinu Kongo Tuzolana Sakibanza Ngiangalele.
Tout en évoquant l’anarchie perpétrée par les colonisateurs et l’église catholique, les forces vives de Boko se disent prêtes à défendre les terres leur léguées par les ancêtres.
«Il est unanimement reconnu dans les coutumes nous léguées par nos ancêtres que la terre constitue un héritage sacré à préserver de génération en génération. Et dans ce contexte, nous adhérons totalement à la philosophie du Législateur Congolais qui à l’article 53 de la loi dite foncière édicte le principe de l’inaliénabilité du sol. De manière effective et incontestable, la loi reconnaît à l’Etat la propriété exclusive du sol et a prévu les modalités de gestion du domaine foncier de l’Etat qui n’est octroyé aux tiers que par voie de concession.En remontant dans l’histoire, il est malheureux de constater que nos ancêtres furent les premières victimes qui se sont vus être dépouillés de leurs terres par les Colonisateurs pour des besoins d’exploitation liés à leurs intérêts économiques».
La cession anarchique dénoncée avec véhémence est celle de la compagnie Jules Van Lancker (Cie JVL) actuellement dénommée Société des grands élevages de Ndama en Afrique centrale (SOGENAC). Une société constituée du colon Belge Jules Van Lancker depuis l’époque coloniale mais qui continue de spoiler les terres des Bandibu.
À en croire ces forces vives de Boko, ces cessions anarchiques constituent un trouble de jouissance et le chef de l’État qui prône le développement à la base devait y prêter une attention soutenue car ceci risque de perturber l’évolution des activités du programme de développement local de 145 territoires.
Otis-Valentin LUABA