Guerre en RDC : Kinshasa dénonce une escalade des violences du M23 malgré le cessez-le-feu

La situation sécuritaire en RDC reste préoccupante alors que les violences attribuées au groupe rebelle M23 s’intensifient dans l’Est du pays. Lors du conseil des ministres du 28 mars, le gouvernement congolais a dénoncé une recrudescence des assassinats, exécutions sommaires et actes de torture dans les zones sous contrôle des rebelles. Selon le vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, au moins 73 personnes ont été tuées et plus de 112 cas de torture ont été documentés. Les autorités pointent également des cas de disparition forcée, de recrutement d’enfants soldats et de violences sexuelles, mettant en lumière la gravité de la crise humanitaire en cours.
Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu le 22 mars dernier, les combats persistent. Le vice-premier ministre en charge de la Défense, Guy Kabombo, accuse le M23, soutenu par l’armée rwandaise (RDF), d’avoir renforcé ses positions et poursuivi ses attaques. Les affrontements signalés à Walikale, Mulamba et Bulonge, dans le Sud-Kivu, compliquent davantage les efforts de stabilisation engagés par Kinshasa. La mise en place d’une administration parallèle dans les zones occupées par les rebelles suscite également de vives inquiétudes, le gouvernement dénonçant une atteinte à la souveraineté nationale.
Au-delà du front militaire, les tensions se font également sentir sur le plan sécuritaire interne et régional. Kinshasa met en garde contre la montée de la criminalité urbaine, alimentée par l’insécurité persistante dans l’Est du pays. De plus, les relations avec le Rwanda restent tendues, le gouvernement congolais dénonçant un soutien direct de Kigali aux rebelles du M23. Face à l’échec des tentatives diplomatiques, Kinshasa appelle à une mobilisation nationale et internationale pour contrer cette menace.
Dans ce contexte critique, le gouvernement réaffirme sa volonté de défendre l’intégrité territoriale du pays. « La détermination des FARDC reste sans faille », a insisté le ministre de la Défense, soulignant la nécessité d’un renforcement des moyens militaires et d’un soutien accru aux troupes engagées sur le terrain. Alors que la situation demeure instable, Kinshasa mise sur une combinaison d’actions militaires et diplomatiques pour restaurer la paix dans l’Est du pays.
Cedrick Katay Kalombo