Mbuji-Mayi assoiffée : quand l’eau devient un luxe quotidien

Dans la ville de Mbuji-Mayi, la vie tourne désormais autour d’une quête : celle de l’eau. Depuis plus d’un mois, une pénurie persistante oblige les habitants à des réveils à l’aube pour tenter de trouver quelques litres d’eau. « Dès 5h du matin, on parcourt de longues distances avec des bidons pour trouver un peu d’eau », confie Aimé Nzeba, résidant du quartier Dipumba. Le prix du bidon de 20 litres atteint désormais 2 000 FC, un coût insoutenable pour de nombreuses familles déjà fragilisées.
La REGIDESO peine à fournir une desserte minimale à cause d’un déficit énergétique majeur. « Avec une seule pompe de secours, nous ne produisons que 400 m³/h au lieu des 900 m³ habituels », explique Didier Mbudi Lelo, directeur régional de la société. L’alimentation électrique fournie par la SNEL, jugée instable, limite sévèrement le fonctionnement des stations de pompage, plongeant plusieurs quartiers, notamment Tshiatshiatshia, dans une extrême précarité hydrique.
Les autorités provinciales se disent préoccupées et appellent à des mesures urgentes. « L’eau est un bien vital. Il est urgent de renforcer la capacité énergétique et de moderniser les infrastructures de la REGIDESO », a déclaré le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa. En attendant, les habitants de Mbuji-Mayi sont contraints de faire des choix déchirants entre l’eau et la nourriture, dans un quotidien devenu un véritable parcours de survie.
CK