Embouteillages à Kinshasa:Marcello Tunasi propose une solution

0
IMG-20250508-WA0452

Devenus presque un épiphénomène, les embouteillages dans les rues de Kinshasa laissent les usagers des différents tronçons de la capitale congolaise sans voix.

Face à la recrudescence de ces embouteillages, le pasteur Marcello Tunasi de l’église La compassion propose une solution globale pour en finir avec cet handicap.

Il propose trois phases de lutte contre les embouteillages, lesquelles phases sont réparties en mesures immédiates, les réformes en moyens termes et la vision à long terme. Visiblement, le pasteur veut qu’on aille crescendo : de 0 à 12 mois, de 1 à 3 ans et de 3 à 10 ans pour voir les routes de Kinshasa exemptes d’embouteillages.

Concernant les mesures immédiates qui peuvent aller de 0 à 12 mois, Marcello Tunasi entend que le pouvoir public de Kinshasa s’active à
décongestionner les grandes artères sans gros investissements. Par là, il propose « la réorganisation de la circulation sens uniques sur certaines avenues étroites comme Kasa-Vubu et Kabinda, l’interdiction de stationnement sur les grandes artères comme Boulevard du 30 Juin, la discipline routière stricte, la formation et le déploiement de vrais agents de la circulation routière, la tolérance zéro pour les stationnements anarchiques et les dépassements dangereux, la libération des trottoirs et voies publiques, la
délocalisation des marchés situés au bord des routes et l’interdiction des garages sauvages et ateliers sur les chaussées.»

En deuxième lieu, il propose des réformes à moyen terme qui peuvent être d’application de 1 an à 3 ans avec un objectif de structurer le transport urbain. C’est là qu’il propose « la création d’un système de transport public organisé, la mise en place d’une compagnie publique ou partenariat avec le privé pour gérer des bus modernes, avec des lignes, horaires et arrêts fixes, l’interdiction progressive des petits bus esprits de mort mal entretenus, la construction des routes secondaires et échangeurs, le développement de voies de contournement pour éviter le centre, les échangeurs à des points critiques, la gestion intelligente du trafic: feux de circulation fonctionnels, avec caméras de surveillance, appli mobile pour suivre l’état du trafic en temps réel (comme Waze localisé).»

Enfin, Marcello Tunasi insiste sur la transformation de la mobilité urbaine comme vision à long terme allant de 3 à 10 ans. C’est à ce titre qu’il propose « la création d’un métro urbain / tramway / train léger, des lignes desservant les grands axes tels que Ndjili-Gombe, Matete-Limete-Ngaliema, le
développement des parkings publics et périphériques, les véhicules restent en périphérie, et les gens prennent des navettes/bus, la
décentralisation administrative et économique, la élocalisation partielle des services de l’État et grandes entreprises hors de la Gombe ».

Cependant, Marcello Tunasi insiste sur la relance du trafic sur la voie fluviale comme solution stratégique souvent négligée, pourtant très adaptée à Kinshasa, qui est traversée par le fleuve Congo. À l’en croire, la voie fluviale peut contribuer à réduire les embouteillages pour les transports des personnes et des marchandises.

Concernant le rôle de la voie fluviale dans la mobilité à Kinshasa dans le transport de personnes, il propose « la création des lignes de navettes fluviales reliant différentes communes proches du fleuve à savoir,
Ndjili, Limete, Gombe,Kintambo,Ngaliema,Maluku et Kingabwa. Les bateaux rapides peuvent désengorger les routes très fréquentées aux heures de pointe et offriraient une alternative fiable, rapide et sécurisée».

Quant au transport de marchandises, il propose que « le transport des produits agricoles, matériaux, conteneurs se fasse par barges ou bateaux.Ce qui réduit le nombre de gros camions qui encombrent les routes principales (Boulevard Lumumba, Poids Lourds…)».

Pasteur Tunasi note en termes d’avantages concrets que produit l’usage de la voie fluviale entre autres, le faible coût d’infrastructure (le fleuve existe déjà, il faut juste aménager les quais), moins de pollution et d’entretien par rapport aux routes asphaltées, le gain de temps: un bateau de Ndjili à Gombe peut faire en 20 minutes ce qu’une voiture fait en 2 heures.

Pour réussir ce transport fluvial, le responsable de l’église La compassion insiste sur quelques conditions de succès, notamment, «l’aménagement de ports urbains modernes (gares fluviales bien équipées), la sécurité et l’entretien des embarcations, l’intégration au réseau de transport global (liaison avec les bus, taxis, motos etc.), la réglementation et tarification accessible au public ».

Toutefois, le pasteur Marcello Tunasi reste convaincu que la solution aux embouteillages de Kinshasa passe par une volonté politique forte, une gestion rigoureuse et une vision à long terme centrée sur le transport public et l’aménagement urbain.

Théo Démosthène KALUBI

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *