RDC : Tshisekedi mise sur une armée rénovée pour faire face à l’insécurité dans l’Est
Le président Félix Tshisekedi affiche une volonté claire , transformer en profondeur l’armée nationale pour en faire un instrument plus crédible et efficace. Ce mercredi 14 mai, une série d’ordonnances présidentielles lues à la télévision nationale a acté un vaste mouvement de promotions au sein des Forces armées de la RDC (FARDC).
Cette réforme militaire se veut à la fois symbolique et stratégique. « Le président veut tourner la page des pratiques anciennes et récompenser le mérite plutôt que les affiliations », confie un officier supérieur ayant requis l’anonymat. En témoignent les nominations de six nouveaux lieutenant-colonels, parmi lesquels figurent Tabu Eboma Tema, Pierre Kabwe Ngandu et Alain Kandolo — des profils considérés comme prometteurs par plusieurs analystes.
Fait marquant de cette vague de promotions : un seul major a été nommé, Kazadi Mulebi. Un choix singulier, interprété comme un geste fort. « Il y a désormais une rigueur nouvelle dans l’attribution des grades », assure la même source militaire. Cette approche viserait à crédibiliser une institution souvent critiquée pour son inefficacité face aux groupes armés actifs dans les provinces de l’Est.
La réforme ne s’arrête pas au sommet de la hiérarchie militaire. Des officiers de rang intermédiaire et subalterne capitaines, lieutenants, sous-lieutenants ont également été promus. Ce renouvellement à la base serait, selon certains observateurs, un levier de motivation. « C’est un message aux jeunes recrues : l’ascension est possible, mais elle se mérite sur le terrain », explique un expert en sécurité basé à Kinshasa.
Cédric Kalombo
