Vital Kamerhe promet un contrôle parlementaire sur les accords de paix en gestation

En pleine session plénière consacrée à la prorogation de l’état de siège, le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a pris tout le monde de court en annonçant un virage vers plus de transparence dans le traitement des accords de paix en cours. « Tout accord en négociation, qu’il soit politique ou économique, fera l’objet d’un débat approfondi et transparent en séance plénière avant d’être adopté », a-t-il affirmé, devant un hémicycle attentif ce mardi 20 mai.
Fraîchement revenu d’un échange avec le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, Kamerhe a voulu rassurer les députés, visiblement inquiets face à la tournure de certains pourparlers impliquant des groupes armés dans l’Est de la RDC. « Il n’y aura pas de remise en cause de notre souveraineté, ni de bradage de nos ressources naturelles », a-t-il martelé, réitérant le respect de l’intégrité nationale comme ligne rouge des négociations.
Ce positionnement intervient dans un climat politique chargé, où les Congolais, en particulier ceux vivant dans les provinces orientales, redoutent des concessions diplomatiques perçues comme dangereuses. « Le Président de la République souhaite que la représentation nationale soit associée à chaque étape », a ajouté Kamerhe, mettant en avant une volonté partagée de ne pas confiner ces processus dans des cercles fermés.
La prise de parole du président de l’Assemblée a été bien accueillie. Plusieurs élus y ont vu une volonté claire de renforcer le rôle du Parlement dans la gestion des dossiers sensibles. « C’est un message de clarté et de responsabilité », a confié un député du Nord-Kivu, en évoquant les souffrances endurées par les victimes des violences du M23/AFC, régulièrement qualifié dans l’hémicycle de bras armé du Rwanda.
Sur le plan législatif, la séance a permis d’adopter sans surprise le projet de loi portant prorogation de l’état de siège. Défendu par le ministre de la Formation professionnelle, Marc Ekila, et soutenu par le rapporteur Jacques Ndjoli, le texte a été approuvé à la majorité. « Ce prolongement est une nécessité face à l’insécurité persistante », a justifié le ministre, appelant néanmoins à des ajustements pour améliorer l’efficacité du dispositif en vigueur.
Cédric Kalombo