Crise institutionnelle au Kasaï Oriental : Tshisekedi met en garde contre les dérives des assemblées provinciales

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La déchéance de Jean Paul Mbwebwa Kapo, gouverneur du Kasaï Oriental, continue de faire des vagues à Kinshasa. Lors du Conseil des ministres du 23 mai, le président Félix Tshisekedi a exprimé ses inquiétudes face à la multiplication des motions de censure dans les provinces, qu’il considère comme « un facteur de fragilisation de la cohésion nationale ». Le chef de l’État a fermement critiqué ce qu’il qualifie de manœuvres politiciennes nuisibles, dans un contexte où la République démocratique du Congo fait face à de graves défis sécuritaires, notamment à l’Est du pays.

« Là où la stabilité institutionnelle devait servir de socle à la cohésion nationale, elle s’est retrouvée compromise, au détriment de nos concitoyens », a déclaré le président, selon les propos rapportés par le ministre de la Communication, Patrick Muyaya. Pour le chef de l’État, la conjoncture actuelle appelle à l’unité, et non à des querelles politiques déstabilisatrices, jugées inopportunes en période de crise.

Dans la foulée, le gouvernement a tenté de resserrer les rangs. Le Vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Jacquemin Shabani, a adressé une note circulaire aux institutions provinciales pour rappeler la nécessité de préserver la stabilité des exécutifs locaux. Il insiste sur le fait que « l’heure n’est pas aux règlements de comptes politiques, mais à la solidarité nationale », surtout alors que la RDC dénonce une agression armée rwandaise sur ses territoires de l’Est.

La situation au Kasaï Oriental est d’autant plus tendue que Jean Paul Mbwebwa Kapo, accusé de détournement de fonds publics à hauteur de trois millions de dollars, a décidé de contester sa destitution devant la Cour constitutionnelle. Malgré cette démarche, un télégramme officiel du ministère de l’Intérieur, daté du 19 mai, a instruit le transfert immédiat du pouvoir au vice-gouverneur, chargé d’assurer l’intérim. Les services de sécurité ont été mobilisés pour encadrer cette transition délicate.

Cédric Kalombo

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