Joseph Kabila : « La République a cessé d’être démocratique »

Dans une adresse solennelle à la nation ce vendredi 23 mai, l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila, a vivement critiqué le régime en place. Il a accusé le pouvoir de Félix Tshisekedi d’avoir plongé le pays dans un « espace de non-droit » et de s’éloigner dangereusement des principes démocratiques.
Kabila a remis en cause la légitimité des institutions issues des élections de 2023, qualifiant ces scrutins de « simulacres ». Il a notamment ciblé la Cour constitutionnelle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI), et les nouvelles autorités qu’il accuse d’avoir été imposées au mépris du suffrage populaire. « Le pays n’est plus gouverné par la Constitution, mais par la seule volonté du Chef de l’État, érigée en loi suprême », a-t-il déclaré.
L’ancien chef de l’État a dressé un portrait sombre de la gouvernance actuelle, dénonçant « le populisme, la démagogie, le mensonge, l’arrogance » comme marques du pouvoir. Il a accusé l’exécutif d’entretenir des pratiques « toxiques » pour l’unité nationale, citant le tribalisme, le népotisme, les discours de haine, la stigmatisation et l’impunité.
Joseph Kabila, aujourd’hui sénateur à vie, a également mis en garde contre une stratégie politique reposant sur la division. Il a affirmé que le pouvoir se sert de « la division » pour consolider son autorité, en ravivant des tensions identitaires. Selon lui, « le repli identitaire et l’intolérance sont non seulement tolérés, mais aussi financés et entretenus par les autorités elles-mêmes ».
Cédric Kalombo