« Kabila prépare son retour en orchestrant le chaos actuel» (Peter Kazadi)

La tension politique monte d’un cran en République démocratique du Congo après la récente sortie médiatique de Joseph Kabila. L’ancien président, qui s’est exprimé publiquement pour critiquer le régime de Félix Tshisekedi, a suscité une vague de réactions, notamment celle de Peter Kazadi, cadre de l’UDPS et ancien vice-premier ministre de l’Intérieur.
Dans une déclaration virulente, diffusée le 24 mai 2025 sur les réseaux sociaux, Kazadi n’a pas mâché ses mots. « Kabila n’a fait que livrer les raisons pour lesquelles lui et Kagame tuent les Congolais sans scrupules », accuse Peter Kazadi, dénonçant un discours qui, selon lui, tend à légitimer les violences à l’Est du pays.
Pour le cadre de l’UDPS, l’ancien chef de l’État agit en « allié tacite » du président rwandais Paul Kagame et cherche à affaiblir les efforts du gouvernement congolais contre les groupes armés.
Kazadi critique également la posture de Kabila sur les forces étrangères présentes en RDC. « Il ignore volontairement la présence de l’armée rwandaise, tout en exigeant le départ des forces légalement invitées par le gouvernement légitime », a-t-il affirmé. Cette attitude serait, selon lui, une tentative de déstabilisation calculée du régime actuel.
Autre cible de Kazadi : le double discours de Kabila à l’égard des religieux et des militaires. L’ancien président « flatte prudemment les évêques » en insinuant que le pouvoir bloque le dialogue, et cherche à séduire les forces armées en comparant favorablement sa gouvernance passée. « C’est une stratégie dangereuse qui cherche à semer la division et à encourager la désobéissance », prévient Kazadi.
Pour l’ancien VPM, cette sortie de Kabila n’est pas anodine. Il y voit un « calcul politique froid » destiné à positionner l’ex-président comme chef de l’opposition et « seul capable de restaurer l’ordre ».
À l’en croire, « Kabila prépare son retour en orchestrant le chaos actuel », une manœuvre qui pourrait bien aggraver les fractures politiques et sécuritaires déjà profondes dans le pays.
Cédric Kalombo