Kananga : Une mafia scolaire à ciel ouvert inquiète la société civile
À Kananga, le commerce illégal de documents scolaires atteint des proportions alarmantes. Sur l’avenue Lulua, à proximité du centre commercial Kin Med, bulletins, attestations de réussite et autres certificats académiques sont vendus en toute impunité. Les jeunes impliqués dans ce trafic falsifient les signatures des autorités scolaires pour produire des documents officiels contrefaits.
Sur le terrain, la scène est saisissante : des documents officiels jonchent le sol, des cachets sont apposés sans contrôle, et les transactions s’effectuent à quelques mètres des établissements scolaires. Ce phénomène, considéré comme une véritable anti-valeur, révèle les failles profondes du système de contrôle administratif dans l’enseignement à Kananga.
Selon plusieurs témoignages, certains élèves et étudiants, en rupture de scolarité ou en échec, recourent à ces réseaux pour obtenir de faux bulletins ou certificats, dans le but de poursuivre leurs études ou de postuler à des concours. Ce trafic bien structuré porte un coup sévère à la crédibilité du système éducatif local.
La société civile tire la sonnette d’alarme et dénonce une mafia organisée, aux ramifications pouvant atteindre certaines institutions scolaires complices. Elle appelle les autorités provinciales à ouvrir une enquête urgente pour démanteler ces réseaux et restaurer l’intégrité de l’éducation au Kasaï Central.
Face à ce fléau, l’opinion publique s’interroge : combien d’élèves et d’étudiants circulent aujourd’hui avec des diplômes sans valeur ? Et quelles seront les conséquences à long terme pour une jeunesse formée sur des bases frauduleuses ?
Nestor Ilo