Tshikapa : la gestion des immondices, un défi qui dépasse encore la gouvernance urbaine
La ville de Tshikapa chef-lieu de la province du Kasaï est aujourd’hui confrontée à une crise environnementale inquiétante. Les ordures ménagères, entassées et souvent brûlées en plein air, envahissent plusieurs coins de la ville, exposant la population à de graves risques sanitaires.
Dans la commune de Kanzala, cœur commercial de Tshikapa, les tas d’immondices s’accumulent au bord des routes. Sur l’avenue RVA, l’avenue du Marché et d’autres artères très fréquentées, des fours improvisés servent à brûler les déchets. Ces flammes à ciel ouvert libèrent une fumée âcre qui pollue l’air et rend l’atmosphère presque irrespirable.
« Nous respirons de la fumée matin, midi et soir. Même les enfants toussent sans cesse », témoigne une commerçante rencontrée au muni-marché sur l’avenue RVA, visiblement inquiète.
Selon des sources médicales locales, la situation favorise l’apparition de maladies respiratoires et infectieuses. Les déchets plastiques et organiques, brûlés sans contrôle, libèrent des substances toxiques pouvant provoquer des troubles pulmonaires, surtout chez les plus vulnérables : enfants et personnes âgées.
En outre, la présence d’immondices à proximité des habitations et des marchés attire des insectes et des rongeurs, amplifiant le risque d’épidémies.
Les experts en santé publique expliquent que la mauvaise gestion des immondices à Tshikapa expose directement la population à de graves risques sanitaires.
« La combustion à ciel ouvert des déchets, notamment plastiques et organiques, libère une fumée toxique qui provoque des troubles respiratoires et rend l’air difficilement respirable. » a expliqué un corps soignant.
Les enfants et les personnes âgées en sont les premières victimes, avec une hausse des maladies pulmonaires et infectieuses.
Cette crise met en lumière la faiblesse du dispositif municipal de collecte et de traitement des déchets. À ce jour, Tshikapa ne dispose pas d’une politique efficace d’assainissement ni d’infrastructures modernes de gestion des immondices. Les rares tentatives de collecte demeurent sporadiques et insuffisantes.
« La ville grandit rapidement, mais les moyens de gestion urbaine ne suivent pas. Il faut des investissements et une volonté politique claire », souligne un expert en environnement .
Si l’absence d’équipements modernes constitue un défi réel, l’inaction des autorités urbaines aggrave la situation. Les taxes d’assainissement perçues auprès des citoyens ne se traduisent par aucun service tangible. Les promesses répétées de la mairie en matière d’assainissement urbain se sont, jusqu’ici, révélées sans effet.
Pour beaucoup d’habitants, cette crise n’est pas seulement un problème de moyens, mais avant tout de gouvernance et de priorité politique. Laisser une capitale provinciale suffoquer dans ses propres déchets traduit un manque criant de responsabilité publique.
Henri Ntambue